Sa vie

Sa vie

Venerable Marie Madeleine d’Houët

Fondatrice des Fidèles Compagnes de Jésus, Marie Madeleine est une française, une femme d’inspiration et de courage pour notre temps.  Elle a été une fille, une sœur, une amie, une épouse, une veuve et une mère.


Alors qu’elle était veuve et attendait … elle cherchait et s’occupait des autres constamment, elle fut inspirée par l’esprit d’Ignace de Loyola qu’elle observait dans la vie des jésuites de St Acheul, Amiens et dont elle s’imprégnait dans ses conversations avec le P. Varin SJ. Par la suite, après de profondes expériences spirituelles, alternant avec beaucoup d’épreuves et de difficultés, et dans cette période instable post- révolutionnaire en France, elle devint religieuse et fondatrice des Fidèles Compagnes de Jésus.

Les premières compagnes travaillaient avec des femmes et des enfants à Amiens. Comme la Société se développait, Marie Madeleine voyagea énormément établissant des communautés en France, Angleterre, Irlande, Italie, (Piémont) et Suisse. Malgré son engagement dans la Société, elle demeura une mère affectueuse pour Eugène et une grand’mère pour ses enfants. Après sa mort en 1858, d’autres implantations suivirent en Australie, Canada, Ecosse, Belgique, USA et Jersey. Depuis un certain nombre d’années, nous nous sommes implantées en Sierra Leone, Indonésie, Philippines, Argentine, Bolivie et Roumanie. La dernière implantation était au Mexique et la prochaine sera bientôt en Birmanie (Myanmar). Les FCJ font divers ministères et partagent autant que faire se peut, une vie communautaire. Surtout leur mission est d’être Compagnes de Jésus dont les vies veulent révéler Jésus au monde.

Marie Madeleine a vécu avec courage et confiance. Elle a souvent souhaité Courage et Confiance, surtout grande Confiance aux autres, elle nous offre ce souhait encore maintenant.

Regardons son histoire de plus près.—

Ses noms

Elle fut baptisée Marie Madeleine Victoire. Victoire était son nom usuel. Enfant, Gigi était un diminutif de son nom.  Après son mariage, en famille, comme c’était la coutume, le personnel l’appelait Madame Joseph. Plus tard, elle se fera appelée Madame d’Houët pour ne pas gêner son fils. Cependant elle écrit elle-même :

Mon nom est Madeleine. Je vais suivre ma sainte patronne qui aima tant Jésus jusqu’à l’accompagner dans ses parcours et ses enseignements, le servant jusqu’au pied de la Croix avec les autres saintes femmes qui ne l’abandonnèrent pas comme les apôtres, mais ont montré qu’elles étaient des fidèles compagnes de Jésus.

Les jeunes années

Marie Madeleine Victoire de Bengy naquit à Châteauroux le 21 septembre 1781 en France, dans une grande famille aristocratique avec des oncles, tantes et de nombreux cousins. C’était une famille heureuse, stable, retraçant depuis longtemps ses origines dans le Berry où plusieurs membres eurent des situations distinguées dans l’Eglise et dans le Royaume. Avec la révolution française, ils connurent la vie dure, la prison, l’exil.

Gigi, comme on l’appelait alors, était très proche de ses parents. Lorsqu’elle avait un an, son frère Etienne âgé de deux ans mourut, et nous pouvons imaginer combien doublement précieuse elle était pour ses parents. Elle avait presque trois ans lorsque son frère Claude vit le jour, six ans lorsqu’Angèle arriva, et 14 ans lorsque Philippe naquit, il la regarda toujours comme sa seconde mère.

Madame de Bengy était une mère sage et affectueuse, qui se montra courageuse et persévérante lorsque les révolutionnaires emprisonnèrent son mari. Elle ne trébucha pas dans l’adversité ni ne se laissa aller au désespoir.

Alors qu’ils devaient faire face au changement de vie, elle utilisa ses forces d’une part pour faire libérer son mari et d’autre part pour élever leurs enfants dans une ferme-manoir isolée à Pouplain. Elle enseigna à Victoire l’art d’être maitresse de maison, mais c’est l’exemple de la fidélité à la prière et la confiance en Dieu de sa mère dont se souviendra Victoire toute sa vie.

Victoire aimait beaucoup sa mère mais il semble que son père était le centre de sa jeune vie. Lorsque Madame de Bengy rassemblait ses enfants pour prier pour la libération de leur père. Victoire nous dit qu’elle priait secrètement pour être emprisonnée et mourir avec lui!

Son désir ne fut pas exaucé! Lorsque son père fût libéré la famille s’installa à Issoudun et Victoire âgée de dix huit ans que l’on n’appelait plus Gigi, commença une autre étape de sa vie.

Joie et peine

Amitié

Victoire avait une amie de son âge, Constance de Rochefort. Elles étaient inséparables, elles avaient de longues conversations ensemble, partageant leurs plaisirs et leurs soucis. Toutes les deux allaient en ville visiter les malades, aider les gens dans le besoin et proposer leurs services à l’Hospice St Roch.

Comme n’importe quelle adolescente avec un sens inné de la justice, Victoire s’indignait que ceux qui prétendaient servir les malades à l’Hospice se servaient de la nourriture et de la boisson qui étaient destinées aux malades. Même lorsqu’elle était enfant, sa famille connaissait sa détermination et aussi son entêtement, si bien que personne n’était surpris lorsqu’elle racontait les abus aux autorités et ne lâchait pas son cas avant d’avoir obtenu gain de cause.

Un mariage heureux

Suivant la coutume de l’époque, le père de Victoire lui choisit un époux, le Vicomte Joseph de Bonnault d’Houët. Bien que le mariage fût décidé par les deux familles, Victoire et Joseph s’engagèrent librement et avec bonheur. Constance qui était bien consciente que l’amitié avec Victoire allait certes évoluer et que Victoire ne le voyait pas comme elle le faisait, lui écrivit Je ne veux pas abandonner nos conversations intimes avec vous, simplement parce que vous avez un mari. Je lui tiens rancune depuis longtemps parce qu’il est la cause de notre séparation. Ce qui me chagrine le plus c’est que j’ai bien peur que vous ne partagiez pas mes ressentiments!

Victoire et sa mère organisèrent le mariage avec empressement. Elles firent les listes de mariage et s’en allèrent faire leurs achats de patrons et de tissu, soie, laine, laine peignée et toutes sortes de chiffres pour son trousseau. Mademoiselle Janette confectionna les sous-vêtements et six vestes de coton fin pour les matinées.

Le mariage eut lieu dans la belle cathédrale de Bourges le 21 août 1804 dans une grande liesse.

Joseph et Victoire formaient un très beau couple attrayant et participèrent à la vie mondaine de Bourges où leurs familles étaient très connues. Ils étaient très heureux chez eux, se distrayant et priant ensemble. Comme Victoire et Constance l’avaient fait avant, ils visitèrent ensemble les malades, Joseph visitait les prisonniers de guerre espagnols leur procurant de la nourriture et un peu de confort. Il croyait comme son beau-père, que les plus grandes richesses que l’on puisse posséder étaient faites de l’estime et du regard des citoyens, et pour les mériter il fallait se rendre utile.

Une jeune veuve

Lors de ces visites Joseph attrapa la fièvre typhoïde. Pendant quelques temps il fut très malade et malgré les tendres soins de Victoire, il mourut moins d’un an après leur mariage. La messe d’enterrement eu lieu dans la cathédrale où ils s’étaient mariés. Victoire qui était enceinte était assommée de chagrin et les gens de Bourges était sous le choc de la mort prématurée de cet homme aimable et généreux. Parmi les lettres de condoléances, celle de Constance de Rochefort retient notre attention: Chère amie, Vous avez une foi si vive, vous êtes si sage, que c’est en vous-même que vous trouverez la plus grande source de réconfort. Dans les deux étapes où Dieu vous a mise jusqu’à maintenant, vous avez été un modèle de fille et d épouse, très bientôt, vous serez de même une mère exemplaire.

Le manoir de Parassy était la dot que Victoire reçut de ses parents. C’était un endroit idyllique entouré de prairies,  et de vignobles. Avec Joseph ils avaient séjourné à Parassy après leur mariage et deux semaines après sa mort, elle y retourna, cherchant à noyer son chagrin. Elle ne pouvait pas se payer le luxe d’entretenir ce chagrin alors qu’elle était enceinte de huit mois.

Une mère seule

Sa belle-famille jugea indispensable son retour à l’hôtel de Bonnault pour la naissance du bébé. Le 23 septembre 1805, elle mit au monde son fils Eugène, l’héritier de Joseph.

Malgré l’attention aimante des deux familles, il semble que Victoire souffrit de dépression post-natale. Elle souffrait d’angoisses qui lui faisaient craindre pour la vie de son fils, lorsqu’elle devait s’absenter, elle s’arrangeait pour qu’à son retour quelqu’un lui fasse signe d’une fenêtre que tout allait bien. Elle avait aussi des cauchemars de son propre enterrement. Petit à petit, elle retrouva son équilibre et recommença à sortir en soirées. Elle reprit les activités qu’elle faisait avec son mari et fit bon usage de sa fortune, si bien qu’au procès d’un meurtrier à Châteauroux, où celui-ci disait :il y a trois personnes riches dans la ville , dont deux seulement sont à abattre—mais pas Madame de Bonnault. Elle, il insistait en appuyant, fait bon usage de son argent!

Joseph lui avait dit: Si Dieu nous donne une fille, élevez-la comme votre mère vous a élevée, et maintenant elle protégeait jalousement l’éducation de son fils. Elle était toujours consciente de la perte qu’Eugène avait subit, elle ne voulait pas être trop exigeante avec lui, si bien que sa belle-mère menaça d’intervenir. Une telle menace stimula Victoire à agir de suite.

Lorsqu’elle regardait Eugène, qui suivant son grand-père ressemblait beaucoup à son père, elle était sûrement consciente de tout ce que Joseph n’avait pas vécu. L’intérêt qu’elle a porté à son fils et à ses petits-fils alors qu’ils avançaient dans le choix de leur profession, devait lui rappeler que c’était une joie que Joseph n’avait pas partagée.

Claude le frère de Victoire et sa femme, n’habitaient pas loin. Anne-Augustine était du même âge que la jeune veuve et elles étaient proches l’une de l’autre. Leur premier enfant Armande jouait souvent avec son cousin Eugène, les deux jeunes mères se réjouissaient de leurs facéties.

Elle attendait et cherchait

Victoire était très occupée par l’éducation d’Eugène, la gestion de ses affaires et ses devoirs de famille et avec le temps elle se glissa tout à fait dans le rôle du parent seul. Les effets tragiques de la mort brutale de Joseph et son veuvage s’estompaient peu à peu et Victoire se reprit à sortir de temps en temps en société. Victoire pensait sérieusement à se remarier et en parla à sa grande confidente, sa sœur Angèle.

Elle en parla à l’abbé Gaudin, un saint prêtre et sage conseiller. Elle lui dit qu’elle avait une offre de mariage très convenable qui non seulement lui promettait amour et bonheur personnel, mais semblait offrir aussi un remède aux souffrances inévitables des relations familiales difficiles.. Elle lui fit part des inquiétudes de sa belle-famille concernant la gestion de la fortune familiale et l’éducation de leur petit-fils et héritier.

L’Abbé Gaudin conseilla à Victoire de prier.

Dans sa prière, Victoire alors âgée de vingt huit ans, assoiffée de paix, d’amour et de bonheur familial tranquille fut bien surprise de sa rencontre avec le Seigneur. Des années plus tard, elle parla à l’Abbé Georgelin aumônier à Paris de son combat. Elle lui dit qu’un jour après avoir communié, elle ressentit profondément un appel à vivre dans la confiance et que Dieu lui trouverait l’époux qui lui conviendrait le mieux.

Elle dit à l’Abbé que… après que j’ai eu résisté pendant longtemps, j’ai cédé.

Une conscience sociale

Pour Victoire, les sorties devinrent moins importantes, elle supprima d’abord le théâtre. Elle donna plus de temps à la prière et aux sacrements qu’elle recevait fréquemment. Mais soucieuse de ne pas extérioriser sa piété, elle choisissait un chemin différent pour aller à la messe du matin, sans attirer l’attention.

Victoire allait davantage à Parassy et se trouvait bien avec ses gens, les employés et les familles travaillant sur ses terres. C’était pour la plupart des fermiers et des vignerons pour lesquels elle assumait la responsabilité de leur bien-être et de leur bonheur. Certaine d’être la bienvenue, Victoire était pour eux la bonne dame qui était toujours prête à les aider lorsqu’il y avait une urgence, que ce fut pour soigner un enfant malade, échelonner une dette difficile, réparer une grange, remplacer une pièce du pressoir. Madame est une bonne Dame, disaient-ils. Et en l’absence fréquente d’un prêtre, elle leur apprenait à prier et comment vivre leur foi.

Victoire était consciente des besoins et des souffrances des prisonniers, comme l’était Joseph son mari. Beaucoup d’Espagnols, prisonniers de guerre étaient gardés à Bourges. Elle achetait régulièrement du pain qu’elle leur envoyait et en 1809, elle alla incognito en soigner quelques uns, avec les Filles de la Charité. Comme Joseph, elle attrapa la maladie infectieuse, mais elle s’en remit contrairement à lui et aux Filles de la Charité. Mais ces expériences de maladie la rendirent tout le reste de sa vie, très attentive à la santé des autres.

Lorsque six Pères de la Foi vinrent prêcher une Mission à Bourges, Victoire leur offrit l’hospitalité dans sa maison rue Paradis. Elle persévéra énergiquement dans son offre jusqu’à ce que tous les obstacles et difficultés fussent levés et qu’elle obtint gain de cause. Lorsque la Mission fut terminée, elle les invita à passer quelque temps à Parassy.

L’hospitalité de réfugiés italiens

En 1813, trente prêtres italiens que Napoléon força à prendre l’exile, arrivèrent à Bourges. Sans aucun doute, elle se rappela comment ses oncles et leurs familles avaient dû fuir en exil pendant la Révolution, Madame de Bonnault en reçu sept chez elle rue Paradis à Bourges Ils n’oublièrent jamais ses bontés et comment elle les avait bien reçus. Non seulement elle les hébergea et les nourrit, mais elle s’occupa de leurs vêtements et autres besoins.

Un coeur affamé de bonheur

A cette époque de sa vie, Victoire aurait donné une heureuse définition d’elle-même à travers ses relations. Mère d’Eugène, Madame Joseph, la Dame de Parassy, fille, sœur, belle-fille. Mais de ce cercle dont elle tirait son  identité et sa sécurité, elle allait être entraînée, comme elle dit, vers quelque chose de nouveau, dans une longue chaine d’évènements.

Le combat pour faire ce que Dieu voulait était rude. L’idée de son remariage persistait encore, mais bien qu’elle eût l’impression que Dieu voulait d’elle quelque chose de différent, elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être. Sa prière constante était de pouvoir faire ce que Dieu voulait qu’elle fasse, et le faire avec fidélité et dans la joie.

Un enfant, des parents âgés, des réfugiés: à ces responsabilités s’ajoutaient celles de gestionnaire. Propriétaire de ses biens propres, Victoire géra aussi les placements de la fortune d’Eugène. Année après année, elle continua à séjourner à Parassy au moment des vendanges –Parassy où elle avait habité avec Joseph après leur mariage et où elle s’était réfugiée après sa mort avec sa sœur et sa belle-sœur. Le calme et la beauté des lieux étaient toujours une grâce pour elle et le temps passant, ces souvenirs étaient encore plus précieux.

Trouver un bon Collège

Aussi étrange que cela puisse paraître, le choix de Victoire pour le Collège d’Eugène fût pour elle les conséquences d’un changement de vie. En 1814, l’évêque d’Amiens invita les Jésuites à ré-ouvrir un collège dans l’ancienne abbaye de St Acheul à Amiens. Victoire se réjouit de cette nouvelle et décida d’y mettre Eugène, même si c’était loin de chez elle. La tendre mère s’arrangea à rester à Amiens pour aider son enfant à s’installer et elle se trouva vite à faire un travail volontaire au Collège. Elle vint à apprécier profondément la mission et l’apostolat des pères Jésuites.

En 1814, l’évêque d’Amiens invita les Jésuites à ré-ouvrir un collège dans l’ancienne abbaye de St Acheul à Amiens. Victoire se réjouit de cette nouvelle et décida d’y mettre Eugène, même si c’était loin de chez elle. Elle vint à apprécier profondément la mission et l’apostolat des pères Jésuites.

Victoire voyait Eugène dans chaque enfant et une fibre vibrait toujours de sons les plus profonds dans mon cœur. Elle reconnaissait qu’il n’était jamais loin de son esprit. Comme beaucoup de mères, elle gardait les lettres qu’il lui écrivait du collège, dans lesquelles il donnait des nouvelles de sa santé, de la nourriture, de ses cours, de ses devoirs, et des questions au sujet de la maison, d’elle-même, de ses grands- parents et même de l’état des grappes de raisin.

Elle était totalement dévouée à Eugène, mais son cœur et son esprit allaient vers tous ces jeunes qui n’avaient pas cette chance. Elle traita Ferdinand Jeantier, un élève de St Acheul qui était toujours fragile et loin de ses parents, comme un second fils. Elle le fit sortir lorsqu’elle visitait Eugène et l’emmena à Parassy chaque année pour les longues vacances d’été.

Par ses contacts avec le Collège de St Acheul, Victoire en vint à apprécier et admirer la mission et l’apostolat des pères Jésuites..

Elle s’imprégnait de l’esprit de la Société de Jésus

Un événement temporaire en 1815, eut des conséquences inattendues pour Victoire. Lorsque Napoléon s’échappa de l’Ile d’Elbe, Joseph Varin, ancien soldat royaliste et maintenant jésuite était un homme recherché. Victoire lui offrit une cachette sûre à Parassy, même si, dans ses mots propres une pensée terrible lui vint à l’esprit. Il me sembla que si le Père Varin venait chez moi, je devrais me faire religieuse. Malgré ses craintes, elle ne retira pas son offre d’hospitalité. Le Jésuite demeura cinq mois avec elle. En sa compagnie elle apprit grâce aux conversations et à la pratique de sa spiritualité, à mieux connaitre la Société de Jésus, à s’imprégner de l’esprit de cette Société.

Alors elle commença à suivre une vie  plus ordonnée de prière et de discernement, la qualité de son caractère que sa famille connaissait si bien (Ce que Victoire veut, elle l’obtient, disait sa mère) fût transformée en détermination que ce que Dieu voulait, il devait l’obtenir.

Un maillon faible de la chaîne lui enseigna à faire confiance. Elle savait, ce qu’elle appelait des détails terrifiants que chaque jour l’armée avançait et en fait les troupes entrèrent dans le village et les officiers arrivèrent chez elle. Ils ne se donnaient pas même la peine de répondre à ce que je disais mais continuaient à parler et agir comme s’ils étaient les propriétaires. J’étais terrifiée et priais silencieusement le Seigneur de tout mon cœur. Mais sa situation changea quand le Colonel réalisa qu’elle était la sœur de Claude de Bengy un compagnon d’études. Je dois admettre, Madame, que votre position était plus déplaisante et dangereuse que vous ne puissiez l’imaginer.

Elle aurait besoin de grand courage et de confiance dans les années à venir.

Une décision significative

Pas à pas, quoique jamais directement, elle suivit ce qu’elle croyait être le chemin qu’elle devait suivre. Elle demanda conseil à un missionnaire à Bourges, après avoir écouté son histoire, lui donna son avis que Dieu veut tout votre cœur. Vous devez lui donner sans réserve. Cet avis fut confirmé l’année suivante en 1816 à Amiens quand le Père Sellier m’encouragea à mener une vie plus parfaite et à faire le vœu de chasteté. Je refusai de le faire. Dans son honnêteté, Madame de Bonnault reconnut qu’à son retour à Bourges, elle fit l’expérience d’une telle lassitude et dégoût pour les soirées qu’elle trouva impossible de reprendre sa vie sociale.

Puis le dimanche de la Trinité 1817, alors qu’elle priait avant la messe,

Presque tout à coup et de façon inattendue, il me fut montré que Dieu demandait de moi que je fisse le vœu de chasteté au moment même, en la présence du Seigneur. Et la chose me fut montrée si positivement et si clairement que malgré l’opposition naturelle que j’y avais, et qui était cependant très forte, je n’eus pas la moindre objection à y faire… Je fis alors avec promptitude et avec une grande joie ce qui m’était commandé.

Elle fit ce voeu immédiatement mais avec la condition qu’elle le renouvellerait le jour où le Père Varin serait d’accord avec ce qu’elle avait fait.

Six mois plus tard, il approuva mais à ce moment là, les gens et les événements l’avaient rendue si confuse que toutes ses vieilles craintes étaient revenues. Je m’en défendis absolument, Je disais que si Dieu voulait me faire religieuse, à la bonne heure ; mais que si je restais dans le monde, je ne voulais pas y être engagéeCependant, elle avant tant prié pour connaitre ce que Dieu voulait d’elle et pour avoir la force de le faire, dans la fidélité et dans la joie, aussitôt qu’elle le saurait. J’entrai à Sainte Geneviève et j’y restai très longtemps. Il n’y avait que Dieu qui put changer mon coeur et vaincre mes résistances. Dans son extrême bonté, il daigna le faire encore et accepter ce qu’un homme mortel, en pareil cas, eût bien certainement refusé. Retournant dans sa chambre, elle écrit : j’ai passé ma soirée assise par terre et à pleurer… j’éprouve toujours une répugnance affreuse.

Le 9 décembre 1817, avec une confiance totale,

Avant la communion je prononçai mon vœu…au moment même toutes les craintes et terreurs paniques que j’avais s’évanouirent et pour toujours ; car ce jour, le plus beau de ma vie, a été dans tous les temps depuis un grand sujet de consolation pour moi, et aussi toujours celui de mon éternelle reconnaissance.

Mais consolation ne signifiait pas que les épreuves et les souffrances disparurent de sa vie.

Elle décrit le Père Varin SJ comme un saint homme qui voulait à tous prix démêler ce qui venait de Dieu et ce qui avait simplement pu surgir de mon imagination.

J’ai soif

Victoire nous dit que dès 1816 elle avait reçu une lumière consolante que Dieu me voulait dans l’état religieux, non pas comme carmélite, comme j’y avais songé parfois, mais pour travailler activement au salut des âmes. Cependant l’attrait du Carmel demeura, l’année suivante, dans la semaine où elle fit le vœu de chasteté sous condition, alors que je pensais sur le bonheur de ceux qui sont tout à Dieu, et qui n’ont d’autre occupation que de l’aimer et de s’entretenir avec lui. Je regrettais de ne pas être appelée à devenir carmélite.

J’ai soif

Le 13 juin fête du Sacré-Coeur de Jésus, cette sainte idée fut balayée, lorsqu’elle entendit du crucifix sur l’autel les mots: J’ai soif.
Je fus vivement touchée de ces paroles. Je me prosternai à genoux et je m’offris à Dieu de tout mon cœur pour tout ce qu’il demanderait de moi.

Quelques jours plus tard, elle réalisa qu’elle était appelée à fonder une congrégation dont les membres seraient des compagnons de Jésus dans le monde contemporain.

Des problèmes de tous côtés

Le Père Varin prit sérieusement la responsabilité d’éprouver sa vocation et plus d’une fois il la laissait en pleurs. Mais elle avait appris qu’elle devait trouver sa force en Dieu seul. Lorsqu’il me disait des choses dont je ne me souviens plus, mais qui étaient si dures que je pensais ne pas pouvoir les supporter, tout ce que je pouvais faire était de crier intérieurement :’Mon Dieu, ayez pitié de moi’ Une voix intérieure douce et claire me confortait : Courage ma fille, le temps des épreuves ne dure pas toujours. Le Père Varin pouvait continuer et dire ce qu’il voulait, j’étais remplie d’une paix et d’une confiance inimaginables. Pendant une retraite à Noël 1817 1817 j’étais dans la plus grande sècheresse et la plus grande obscurité. Le Père Varin prêcha avant la messe de minuit et commença »Réjouissez-vous, vous tous qui m’écoutez, car je viens vous annoncer une grande joie », je dis en moi-même ;’Que tout le monde se réjouisse, mais pour moi je ne le puis pas. Tout à coup je me trouvai entièrement changée…j’étais dans une paix profonde et que je ne puis exprimerMa volonté avait été entièrement changée et changée pour toujours…je n’ai plus mis le marché à la main du bon Dieu j’étais calme et parfaitement résignée à tout ce que voudrait Dieu.

Sa famille était une autre source de souffrance. Même après que le Père Varin eût reconnu que Dieu lui demandait une fondation. Je fus obligée de retourner en Berry afin que ma famille n’eût aucune connaissance de ce que je voulais faire et aucune inquiétude sur mon compte ; surtout pour ma belle-mère et mon beau-père qui s’y seraient opposés fortement. Le dernier surtout eût été à Rome s’il l’avait fallu, pour m’en empêcher. Ils sont morts l’un et l’autre sans en rien savoir, ce qui est très étonnant, car lorsque la chose fût réellement commencée, tout le monde le savait à Amiens, un grand nombre de personnes du Berry y venaient continuellement et me connaissaient.

La mort de sa mère

En 1820 de Parassy où elle se trouvait, on l’appela près de sa mère: sa mort fut pour moi le sujet d’un double sacrifice, car mon père se trouvant seul et ne sachant rien de ce que j’avais commencé , voulait absolument m’avoir avec lui. Si j’avais pu former un souhait dans ma vie, c’eût été surtout celui de soigner mon père et de lui donner toutes les marques d’amour qui étaient en mon pouvoir. Mon cœur était véritablement déchiré…J’ai dû lui dire où j’en étais, il ne pouvait pas me comprendre. Ce sacrifice a été je crois pour moi, le plus grand de tous. En le quittant, j’étais inconsolable.

Un nom significatif

Le Père Varin essaya de la convaincre qu’elle était appelée à joindre la Société des Religieuses du Sacré-Cœur. Il mit de la pression sur elle en l’introduisant à la fondatrice, Sophie Barat, mais au milieu de ses combats et de ses souffrances, au milieu des doutes et des incertitudes, alors qu’elle pleurait dans un autre jardin, la lumière se fit.

Madeleine est mon nom; Je veux être comme ma sainte patronne qui aima Jésus son Maître tellement qu’elle s’occupa de ses besoins et le suivit dans ses parcours et ses enseignements jusqu’au pied de la Croix. Avec les saintes femmes elles n’abandonnèrent pas Jésus comme le firent les apôtres, à l’heure où il avait tant besoin, et pendant toute la vie publique elles se sont montrées ses fidèles compagnes ; Je veux un groupe de religieuses qui, avec moi, porteront le nom: Les Fidèles Compagnes de Jésus.

Victoire avait atteint sa nouvelle identité.

Maintenant, elle sera Marie Madeleine en fait et en vérité, tenant compagnie à Jésus vivant dans ceux qu’il aime appeler ses sœurs et ses frères.

La Société est établie

C’est à Paris le Jeudi Saint 30 mars 1820 que le Père Varin lui dit: Eh bien! Je vais vous dire la vérité toute entière. Je crois que Dieu veut cette œuvre, j’en suis sûr. Et malgré toutes les épreuves où je vous ai mise et l’incertitude que je vous ai souvent montrée, je n’en n’ai jamais douté un seul instant.

Wheat and grapes on the walls of Parassy Church

Cette nuit-la, Marie Madeleine se prosterna devant le reposoir, réfléchissant sur les mystères que l’on célébrait, le mystère de l’Eucharistie, de la Passion et de la mort de Jésus, elle s’offrit de nouveau de tout son cœur pour être compagne de Jésus de la crèche à la croix.

Plus tard, elle disait toujours: c’est la nuit du Jeudi Saint, entre le Cénacle et le Calvaire que la Société commença en esprit

A partir de là, ses combats n’étaient plus avec elle-même, mais avec ceux qui l’avaient d’abord soutenue. A partir du moment où elle réalisa que son appel était de fonder une Société de religieuses, beaucoup de prêtres l’abandonnèrent, même s’ils ne s’étaient pas vraiment opposés à elle et  même à Rome elle trouva des ennemis de son œuvre.

Les premiers jours de la Société

Marie Madeleine aimait les enfants et dès les premiers jours à Amiens en 1820 (canoniquement la maison-mère, première maison de fondation) les Fidèles Compagnes de Jésus s’occupèrent des enfants pauvres..

De plus, un petit groupe de ‘midinettes’ ou ramasseuses de coton cherchèrent l’aide des religieuses. Ces enfants de douze ans travaillaient dans les usines textiles ramassant les bouts de coton qui tombaient des machines, le coton brut étant tellement onéreux à l’époque, dû au blocage des ports. Lorsqu’elles  avaient démêlé les fils, elles les revendaient aux tisserands et le peu de sous qu’elles recevaient  s’ajoutait au revenu familial bien maigre.

Evidemment, les jeunes avaient du temps pour démêler le coton qu’elles ramassaient, mais elles apprenaient aussi le catéchisme, la lecture, le calcul et avait la chance de jouer ensemble et de profiter de leur enfance. Marie Madeleine et ses sœurs donnaient beaucoup d’affection et d’attention à ces enfants alors que les normes de l’époque étaient l’exploitation des enfants.

Comme d’autres compagnes rejoignirent Marie Madeleine, elle fut capable d’étendre son oeuvre avec les enfants pauvres. Mais il fallait davantage d’espace, les autorités de la ville impressionnées par l’œuvre de ce nouveau groupe de religieuses, obtinrent pour elles, du Ministre de la Guerre un bâtiment inoccupé.

Le travail avec des femmes

Les premières Compagnes ne se limitèrent pas à l’oeuvre des enfants pauvres de leur voisinage. Marie Madeleine avait reconnu le besoin d’aider les familles spécialement les mères. Pleine de compassion et pragmatique, elle sut voir les souffrances de ces pauvres femmes et chercha à les soulager.

Au milieu de ces débuts, que devint Eugène?

Eugène termina ses études secondaires à St Acheul en 1826. Son dernier bulletin du Collège était brillant. En septembre, Marie Madeleine rendit visite à St Acheul et remercia les enseignants de leur attention à son fils. Comme beaucoup d’hommes dans sa famille, Eugène choisit de faire carrière dans une profession de juriste et étudia le Droit à l’Université à Paris (Sa mère lui trouva un appartement rue de Rennes et une gouvernante.) En 1830, comme toutes les mères, elle était fière de pouvoir écrire à une amie, qu’il avait terminé ses études de Droit avec succès.

Eugène voulait se marier, sa mère et des amis l’aidèrent à trouver la femme idéale. Finalement, après beaucoup de prières et de présentations successives, Eugène rencontra Louise de Bosquillon d’Aubercourt sa future femme. Marie Madeleine appréciait beaucoup Louise et fût convaincue que le ciel  bénirait ce mariage. Eugène et  Louise eurent trois enfants qui  firent la joie de Marie Madeleine. Leurs descendants sont toujours en contact avec les religieuses FCJ.

Malgré l’affection de l’un et l’autre, il semble qu’Eugène trouva difficile de comprendre sa mère. Marie Madeleine établit trente maisons pendant sa vie, il pensait qu’elle utilisait une partie de son héritage pour cela, une accusation pénible  qu’elle dût réfuter  preuves à l’appui. Leur relation fût parfois tendue, mais comme c’est souvent le cas, Marie Madeleine  eût des relations très affectueuses avec ses petits-enfants.

Dans un contexte plus grand

En France, après la Révolution, il y eût un sursaut religieux pour la restauration de la religion dans la vie française et pour la stabilité sociale. Les femmes spécialement formaient des associations de soutien mutuel et dans de nombreux cas, ces associations se transformaient en congrégations religieuses. C’est un fait étonnant qu’entre 1800 et 1820 trente cinq congrégations de religieuses furent fondées en France et entre 1820 et 1880, chaque année naissaient six nouvelles congrégations.

Les femmes qui fondaient ces congrégations venaient de toutes les couches de la société. Touchées par les souffrances et les troubles  sociaux autour d’elles et par la pénurie de confort spirituel, elles se dévouaient à un certain nombre d’activités qui aidaient à soulager la pauvreté, apportaient du confort aux malades et aux mourants et aidaient à l’éducation saine des enfants.

De nombreuses années après la Révolution, il y avait de grands besoins dans la société française qui donnaient une impulsion à ces nouveaux groupes religieux qui partageaient le désir de reconstruire et de renouveler le monde de leur temps. Les fondatrices de ces congrégations étaient des gens du Royaume, enflammées de la passion de répandre la Bonne Nouvelle. Dans leur façon de faire, elles étaient des pionnières

En essayant d’apporter du confort aux autres, elles vivaient avec frugalité et souffraient de privations. Non seulement elles s’occupaient des besoins urgents, mais aussi des besoins à plus long terme. Nous pouvons être certains que les termes  long term needs. Whilst we can be fairly sure that terms such as plans de succession ou stratégie à long terme n’étaient pas dans leur langage habituel, mais nous voyons qu’elles ont mis en pratique ces moyens théoriques de management moderne. Ces fondatrices montrèrent beaucoup d’ingéniosité à maintenir et à multiplier leurs communautés. Elles se dispersèrent des villes ou villages de leurs débuts pour aller au-delà de la France, à travers l’Europe et partout dans le monde.

Marie Madeleine faisait partie de ce mouvement vital et dynamique. Les Fidèles Compagnes de Jésus étaient l’une de ces nouvelles congrégations, commencée en 1820 à Amiens, actuellement elles vivent et travaillent  dans quinze pays et ont travaillé sur chaque continent.

Lorsque la Société commença en 1820, Marie Madeleine avait trente-huit ans et elle vécut trente-huit autres années. Elle passa la première moitié de sa vie en étant une fille, une épouse, une veuve, une mère, et elle passa la deuxième moitié en étant une religieuse apostolique, la messagère joyeuse de Jésus Christ, cherchant par tous les moyens qu’elle possédait, à le faire connaître et aimer.

Vous avez un beau nom!

Marie Madeleine voyagea énormément, entre le commencement de la Société en 1820 et sa mort en 1858, elle établit des communautés dans plusieurs diocèses de France, en Piémont, Angleterre, Suisse, en Irlande. Elle alla deux fois à Rome en 1826 et 1837, cherchant l’approbation de la petite Société. Malgré beaucoup d’opposition, spécialement celle des Jésuites, le Pape Léon XII en 1826 approuva la nouvelle Société et le nom de Fidèles Compagnes de Jésus. Lorsqu’elle retourna à Rome en 1837, Grégoire XVI lui dit dans la conversation:

Vous avez un beau nom mais il faudra en accepter les conséquences et comme Compagnes de Jésus souffrir avec Lui.

Pape Grégoire XVI

Au fil des ans qui passent

Marie Madeleine avait souvent sur les lèvres les mots Courage et Confiance qu’elle avait appris au fil des années par expérience, non seulement en face de la mort de son époux et de son veuvage, ni en face du défi d’élever seule un enfant, mais aussi en face de l’opposition et des persécutions qu’elle rencontrait vis-à-vis du développement de la Société.

Souhaitez courage et confiance à chacune, c’est tout ce qui est nécessaire, écrit-elle à Mère Maria Lebesque en 1830. Courage et confiance, mais surtout grande confiance était une variante qui revenait dans presque chaque lettre personnelle. En effet, c’était un souhait dans la prière qu’elle offrait aux autres.

A nous tous et à chacun Marie Madeleine dit encore: Courage et Confiance, elle sait que nous sommes appelés à notre tour à faire que le monde soit différent.

In her Memoirs, Marie Madeleine writes that she gives the details of the experiences leading to the foundation of the Society in order

Marie Madeleine a écrit dans ses Mémoires qu’elle donne le détail des expériences qui l’ont conduite à la fondation de la Société,

afin de vous montrer que je ne suis pour rien dans sa fondation et pour que vous voyez comment le bon Dieu a tout fait lui-même.

Sa mort, lundi de Pâques, 5 avril 1858 à Paris

Marie Madeleine eût la joie de la visite de l’un de ses petits-fils Léon de Bonnault d’Houët, le jour de Pâques la veille de sa mort. Le lundi de Pâques Marie Madeleine mourut entourée de l’affection de ses sœurs, membres de la jeune Société. Elle fut enterrée, suivant son désir au cimetière de Gentilly près de l’orphelinat qu’elle avait établit dans la banlieue sud–est de Paris.

Son corps est resté à Gentilly jusqu’en 1904. A cause du climat anti- clérical en France et des expulsions des religieux, son cercueil fût transporté avec les autorisations civiles et ecclésiastiques en Angleterre à Upton Hall FCJ près de Birkenhead.

Il resta dans ce lieu jusqu’en juin 1980, cette fois, c’était à la demande du Postulateur de la Cause de sa Béatification et Canonisation que le corps de Marie Madeleine a été enterré dans la chapelle à Stella Maris Maison Généralice FCJ et résidence de l’administration générale à Broadstairs en Angleterre.

Un dernier voyage l’attendait. En septembre 2012, ses restes ont été transférés une dernière fois à l’église Saint-Dominique de Paris, dans le quartier même où elle avait vécu et était décédée. Plus

Marie Madeleine avait déclaré qu’elle n’avait compté pour rien dans la fondation de la Société, mais au moment de sa mort, au milieu de la peine, ses sœurs éprouvaient de la joie et de la reconnaissance pour la façon dont elle avait collaboré au désir de Dieu sur la mission de sa vie.

Aujourd’hui, nous exprimons encore notre gratitude et notre joie!

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